Salon Courbé

Salon Courbé

NOM DU PROJET: Courbe Intérieure
DATES PROJET: Avril 2024
LOCALISATION PROJET: Paris 16e, France
ARCHITECT: French Stone
Le ton général repose sur la douceur : un beige chaud enveloppe les murs, un velours rose poudré tapisse l’assise, et la lumière naturelle, filtrée par de longs voilages, diffuse une clarté feutrée. La combinaison des textures — mat contre soyeux, dur contre moelleux — traduit la recherche d’un équilibre entre confort domestique et rigueur architecturale. Les détails sont réduits à l’essentiel : pas de poignées apparentes, pas d’ornement superflu, seulement des volumes maîtrisés et des matières qui dialoguent. Le dessin de la banquette, rythmé par des coutures verticales régulières, rappelle les codes de l’hôtellerie haut de gamme tout en restant profondément intime.

Au sol, un parquet à chevrons légèrement blanchi étend la perspective et relie cette alcôve au reste de l’appartement. Rien n’y paraît accidentel : les lignes du bois guident le regard vers la baie vitrée, où le jardin extérieur devient presque une extension du décor intérieur. L’architecte a souhaité que la limite entre dedans et dehors soit ténue, que la nature serve de toile de fond vivante à cette scène domestique. Les rideaux, d’une légèreté étudiée, se meuvent au moindre souffle d’air et accompagnent le rythme des saisons.

L’ensemble incarne une philosophie du minimalisme chaleureux, loin de la froideur habituellement associée à la sobriété contemporaine. Ici, la géométrie n’est pas une démonstration, mais une respiration. Le mobilier ne cherche pas à s’imposer : il suggère une manière d’habiter, de s’asseoir, d’observer, de ralentir. Chaque élément raconte une forme d’attention au corps et à la lumière. Ce n’est pas un salon, ni un coin repas au sens strict — c’est un interstice, un moment suspendu entre deux espaces, un lieu d’écoute et de repos.

L’Appartement Courbe prouve qu’une architecture réussie ne se mesure pas à la quantité de mètres carrés, mais à la qualité de ce qu’elle fait ressentir. En épousant la contrainte d’un mur arrondi, le projet transforme un angle perdu en cœur battant de la maison : un espace doux, précis, et fondamentalement humain.